Elles étaient plus de 3300 les classes inscrites au Vendée Globe Virtuel dans les Ecoles, Collèges, Lycées et Universités, organisé par la Fédération Française de Voile grâce à la collaboration avec le célèbre jeu Virtual Regatta. Soutenu par le Ministère de l’Education Nationale, l’USEP, l’UGSEL, l’UNSS, l’AEFE et la FFSU, et qui aura rassemblé cette année pas moins de 70 000 élèves, un record !
En Haute-Savoie, une trentaine d’école a participé au concours organisé par le Comité Départemental de Voile.
Un grand bravo à tous les professeurs et élèves qui se sont lancés dans cette grande aventure !
Une belle façon de donner un côté plus ludique à l’apprentissage de contenus pédagogiques tout en éveillant des passions pour l’aventure, la voile et plus largement le sport.
Arrivée à la 36e place d’un classement mondial qui comptait près d’un million de E-Sailors, la classe de CM1-CM2 de l’Ecole Primaire du Bouchet-Mont-Charvin en Haute-Savoie remporte ce challenge après plus de 68 jours « autour du monde » !
Interview de Yann Hardy, professeur de la classe gagnante (CM1-CM2 de l’Ecole Primaire du Bouchet-Mont-Charvin en Haute-Savoie)
Comment est né ce projet avec votre classe ?
« Tous les 3 ans on a un projet de « Classe Découverte » et on part sur le bassin d’Arcachon avec une thématique autour de la voile développée avec le Club d’Andernos. Il y a quatre ans on s’était déjà lancé dans ce challenge Vendée Globe Virtuel dans les Classes, avec comme objectif de travailler autour de la voile, malgré le fait que les élèves soient plutôt habitués à être sur des skis que sur un bateau ! J’ai découvert à ce moment-là le jeu Virtual Regatta et on s’est rendu compte que c’était un super outil pour pouvoir suivre la course réelle mais aussi c’est aussi très stimulant pour les élèves de voir leur bateau se déplacer dans les mêmes conditions que les vrais skippers. L’année dernière on devait repartir en sur le Bassin d’Arcachon mais on dû reporter cela à cette année à cause du covid-19 et donc on s’est de nouveau lancé dans le challenge Vendée Globe Virtuel, en vue de cette Classe Découverte et pour pouvoir passer du Virtuel au Réel ! »
Avez-vous suivi la course réelle ?
« Oui forcement ! Plus ou moins intensément suivant notre programme mais on essayait de faire au moins un point par jour, pour regarder où en était la course, en allant regarder des articles de presse notamment. On a également fait du travail autour de la course, de manière plus spécifique. Par exemple on a travaillé sur le projet Argonautica avec le CNES autour des balises embarquées par certains skippers. Ca nous a permis de travailler également sur les animaux, sur les courants marins, ect… Je pense que ça a déclenché un bel intérêt chez les élèves, parfois même de la passion. Je suis même parfois d’élever la voix pour pouvoir parler d’autre chose ! Mais c’est assez impressionnant, il y en a certains qui connaissent maintenant le temps du record d’Armel Le Cleac’h il y a 4 ans par cœur quand d’autres se sont fabriqués des livres avec des dessins tous les bateaux ! »
Comment avez-vous pu intégrer la Course virtuelle dans votre programme pédagogique ?
«Le Vendée Globe permet de faire le lien avec différentes matières, en leur apportant un aspect ludique. Le jour des premières arrivées, je pense comme beaucoup de fans de voile, on était en train de faire des calculs pour savoir qui serait le vainqueur final, en prenant en compte les différentes bonifications de temps de certains. Au niveau géographie également, on se rend compte qu’on passe aux niveaux de certaines iles, de certains endroits et ça nous permet de nous y intéresser. L’objectif global, pour nos élèves, c’est qu’il fasse dans leur scolarité chez nous une classe découverte autour de la voile et également un cycle voile sur le Lac d’Annecy sur les 3 ans qu’ils vont passer ici. Dans la classe, en plus du bateau commun, il y avait un peu plus de la moitié des élèves qui avaient aussi un bateau à eux. Et au-delà des liens avec les programmes scolaires ça permet aussi de mettre en avant les valeurs humaines remarquables qui transpirent au cours de la course réelle. En prenant tout cela en compte je pense que c’est l’un des meilleurs projets que j’ai fait dans ma carrière d’enseignant ! »
Comment s’est déroulée la course virtuelle pour vous ?
« On ne va pas se mentir, cette 36e place au classement mondial c’est celle de la classe mais c’est aussi celle du maitre ! Il y a quatre ans quand j’ai découvert Virtual Regatta je n’y connaissais rien mais j’ai appris parce que ça m’a bien plu, mais je n’y avais pas rejoué depuis. Cette année en classe on a beaucoup travaillé sur la météo, sur les vents, les dépressions, les anticyclones, ect… Là-dessus on est assez calé ! Et puis j’ai appris aux élèves à utiliser les outils de routages, en leur faisant comprendre comment tout ça fonctionnait. Chaque jour on regardait ce qu’on pouvait faire en terme d’options, on faisait parfois un vote quand on était entre deux choix différents. Ca leur a finalement donné envie, je pense, de pratiquer la voile « pour de vrai ». Il y en a beaucoup qui ont des étoiles dans les yeux quand on évoque la perspective d’aller sur l’eau parce qu’ils ont envie d’aller vivre, eux aussi, une aventure pleine d’embruns ! »
Est-ce qu’il y a eu de la concurrence au niveau local ?« J’ai une collègue qui est dans la même école et qui avait aussi un bateau avec sa classe, donc il y avait un peu de compétition en interne. Il y avait également d’autres classes du département en lice, que je connaissais un peu et avec qui on était en lien via le Comité Départemental de Voile de Haute-Savoie qui faisait un classement des écoles du 74 avec un lot très sympa à gagner, puisque grâce à notre victoire nous aurons la possibilité d’organiser plusieurs sessions découvertes dans un club de voile pour les élèves ! »